Préface de M. José Ramón Guinarte de l’édition espagnole de “ANL, Théorie et pratique”

PRÉFACE

Nous autres, les êtres humains, sommes des êtres dont le dessein est l’apprentissage.

Nous disposons d’une capacité innée à apprendre qui nous distingue du reste des espèces et qui nous a permis d’atteindre un haut niveau de développement et d’évolution. 

Des études diverses soutiennent que, durant notre enfance, notre cerveau possède les mêmes capacités que celui d’un génie. 

Ces mêmes études affirment que cette génialité semble disparaître au fil du temps, au fur et à mesure que nous grandissons et que nous devenons « plus normaux ».

D’une certaine manière, cette soif d’apprendre s’éteint peu à peu et l’apprentissage devient alors associé à un processus d’étude terriblement démotivant. 

Il faut signaler qu’aujourd’hui, plus de 95 % des jeunes en viennent à associer définitivement les études à des émotions hautement négatives. Il suffit de leur demander ce qui leur vient à l’esprit quand ils pensent aux études pour constater cette tragique réalité : sentiment d’ennui, de rejet, de peur, d’anxiété, désir de s’enfuir…

Il est évident que toutes ces émotions nuisent grandement au processus d’enseignement et d’apprentissage, car il s’agit là, avant tout, d’émotions qui échappent au contrôle conscient de leur esprit.

Nous pourrions affirmer que, bien souvent, « le sens commun s’avère le moins commun des sens », et que le premier pas pour résoudre un problème devrait être un diagnostic approprié.

Parce qu’il semble évident que nous en sommes venus à dissocier la manière naturelle d’apprendre et les manières d’enseigner.

Cette réalité affecte le processus d’enseignement et d’apprentissage aussi bien en ce qui a trait aux compétences clés qu’en ce qui concerne les contenus académiques.

L’enseignement traditionnel des langues étrangères, caractérisé par une faible efficacité de ses résultats et des taux d’abandon élevés, en est un bon exemple.

Peut-être est-ce parce que les méthodes d’enseignement les plus généralement en usage tentent de rendre possible l’apprentissage des langues nouvelles à partir de la maîtrise écrite de leur grammaire.

Après plusieurs années de formation, en effet, même si la plupart de nos jeunes gens atteignent cet objectif, ils demeurent incapables de parler ces langues avec une fluidité véritable.

Ce fait s’avère paradoxal, car le processus naturel d’apprentissage d’une langue maternelle ne commence pas par la connaissance de sa grammaire, mais plutôt par la maîtrise progressive de l’oral… On pourrait donc s’attendre à ce que la manière d’enseigner de nouvelles langues soit corrélée à la manière naturelle dont notre cerveau les apprend.

Pour toutes ces raisons, il faut saluer le développement méthodologique de l’Approche Neurolinguistique de l’Apprentissage des Langues Étrangères (ANL), qui trouve ses fondements dans les connaissances de la manière dont l’apprentissage s’effectue à l’intérieur de notre cerveau. Ainsi, cette approche tente de tirer avantage des ressources qui nous sont offertes par cet instrument fascinant et éminemment plastique : notre cerveau.

Il est évident, en effet, que la maîtrise du vocabulaire ou de la langue écrite ne garantira pas la capacité à parler une langue avec fluidité.

Il faut surtout tenir compte du fait que, pour s’exprimer à l’oral, le locuteur a besoin d’un processus d’automatisation et que ce processus est nécessairement géré par notre mémoire procédurale, c’est-à-dire la partie non consciente de notre fonctionnement cognitif.

Étant donné l’absence de communication directe entre les connaissances conscientes et les connaissances non conscientes, il semble logique, comme l’ANL l’exige, que toute activité d’enseignement des langues commence par la composante orale de celles-ci.

Ainsi, nous avons besoin d’une pédagogie basée sur l’authenticité des contextes qui part des expériences et des intérêts individuels comme facteur de motivation.

Prêter attention à la composante d’intensité dans le processus d’enseignement et d’apprentissage pour réduire l’impact de l’oubli sur les informations mémorisées est donc crucial, et instaurer un processus basé sur la génération de contextes optimaux menant à une communication spontanée et aux interactions sociales l’est tout autant.

Tous ces éléments sont fondamentaux pour parvenir à accroître l’efficacité non seulement dans l’apprentissage des langues étrangères, mais également dans tout processus d’enseignement et d’apprentissage.

Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons que féliciter Claude Germain et Joan Netten pour la création d’une méthode qui rapproche le processus d’enseignement des langues de la manière dont nos cerveaux apprennent.

 

 

 

 

 

José Ramón García Guinarte
Instituto de Neurociencia y Alto Rendimiento

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