La dimension humaine de l’enseignement des langues dévoilée par le confinement-

Ne pas interrompre les cours pendant la période de confinement – une demande formulée par les apprenants d’Olivier Massé, enseignant de FLÉ (Français Langue Étrangère) et formateur en Approche Neurolinguistique (ANL) – révèle l’importance des relations interpersonnelles.

Avant que le gouvernement ne prenne des mesures contre la Covid-19, Olivier Massé dispensait déjà des cours de langue, en petit comité ou en ligne, à quelques apprenants désireux d’améliorer leur français grâce à l’ANL. Le couperet de la crise sanitaire est tombé, et les élèves, toujours emballés par l’enseignement dispensé, ne souhaitaient qu’une chose : que le confinement ne se mette pas en travers de leur apprentissage. Pour ces apprenants (des expatriés dans la plupart des cas), même virtuelles, les classes prodiguées sont loin d’être perçues comme un retour à l’école. En effet, les moindres progrès qu’ils font se ressentent de manière immédiate dans leur vie personnelle et professionnelle. Une maîtrise, même incomplète, de leur langue seconde facilite leur intégration dans le pays d’accueil, leur recherche d’emploi, leurs démarches administratives, c’est donc une aide cruciale pour leurs interactions au quotidien. Enfermés chez eux pendant plusieurs mois, leurs besoins d’échanger en français avec des francophones sont restés réels (au téléphone, en ligne…) et c’est pourquoi les classes virtuelles ont été maintenues sans hésiter, pour les y préparer et pour le plus grand bonheur des apprenants et de l’enseignant.

La communication orale est au cœur de l’enseignement des langues respectueux de l’Approche Neurolinguistique (ANL), laquelle met l’accent sur l’authenticité du message oral produit par les apprenants. Pour « vivre en français », ces derniers doivent pouvoir développer rapidement une aisance certaine à l’oral et énoncer clairement et correctement les idées qu’ils souhaitent exprimer – non pas des règles de grammaire et des listes de vocabulaire, telles qu’on les trouve dans les cours de langue traditionnels, et dont on ne parlera jamais dans la vie quotidienne. Avec l’ANL, on est bien loin de l’image du professeur qui donne son cours pendant que les élèves écoutent passivement : il s’agit, en permanence, de relier l’apprentissage de la langue à des situations d’échange réelles entre les apprenants et avec l’enseignant. C’est probablement la raison principale pour laquelle la démarche de ce praticien de l’ANL qu’est Olivier Massé séduit ainsi de plus en plus d’apprenants, y compris pour des séances en ligne, alors même que l’ANL a été élaboré par ses concepteurs pour dynamiser les classes en présentiel.

ANL-EL, Olivier Massé, B2, Cours de Français, cours du 08-05-2020, Entretien avec Virginie Duret CiFRAN 2

Le plaisir pris à la communication authentique entre les apprenants s’est même avéré redoublé pendant le confinement, car de nombreuses personnes se sont retrouvées isolées et, pour certaines, ces classes virtuelles constituaient la seule interaction sociale de la journée. Ces interactions encadrées sont aussi importantes pour les élèves qui ont besoin d’être guidés pour maîtriser les codes d’un usage approprié de la langue que pour le professeur désireux de les aider à y parvenir. Et au-delà de la motivation linguistique initiale des apprenants, maintenir des rendez-vous hebdomadaires ou plurihebdomadaires avec des groupes désireux de communiquer est ainsi apparu d’autant plus important que, au-delà d’un apprentissage, c’est surtout le fait de préserver et d’entretenir des échanges d’être humain à être humain qui s’avère crucial.

Maintenir un lien et parvenir à motiver leurs élèves en ces temps difficiles, voilà le défi auquel les enseignants se sont retrouvés confronté dans le monde entier. Ils ont dû s’adapter en proposant des classes virtuelles grâce à des plateformes de visioconférence et d’autres outils en ligne. Certains possédaient déjà le matériel adéquat pour mettre en place des cours à distance, d’autres ont dû s’équiper et cela s’est parfois avéré long et laborieux pour quelques-uns, mais l’effort manifesté pour y parvenir démontre l’envie commune de continuer à se regrouper pour apprendre ensemble.

Au-delà du plan proprement pédagogique, la dimension psychologique et finalement humaine du sujet s’avère ainsi clairement dévoilée par la situation que nous traversons depuis plusieurs mois. Pour approfondir le sujet, je vous invite donc à consulter les webinaires réalisés sur ce thème par le CiFRAN et Be Rise et qui ont été posté sur la chaîne YouTube du CiFRAN : enseignants et médecins spécialisés en neurosciences vous partagent leurs conseils et leur expérience concernant l’enseignement en ligne pendant le confinement.

Cassandre Pimont

étudiante en LEA anglais, japonais et coréen

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