Je le dis souvent à mes collègues : la formation à l’ANL a changé ma vie. En fait, les nouvelles connaissances acquises pendant le stage initial auquel j’ai participé puis le suivi qui m’a été donné par les formateurs ont définitivement modelé ma conception de l’enseignement.

Durant mon cursus universitaire, je me voyais trop souvent frustrée par le manque de rigueur des méthodes éclectiques qui sont généralement préconisées. On nous présentait différentes approches d’enseignement sans nous dire vraiment laquelle pourrait être la meilleure et on nous recommandait d’en choisir une qui « corresponde » à notre style d’enseignement. Cela vous dit quelque chose? Lors de mon cours avec le Dr Steeve Mercier, j’ai enfin obtenu ce que j’étais venue rechercher à l’université : des données solides concernant ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas en classe, bref, les 5 principes de l’ANL et les fameux « péchés capitaux ». J’ai alors suivi la formation ANL1 proposée par le CiFRAN, un an avant de terminer mon baccalauréat en enseignement du français langue seconde et, depuis, un monde d’opportunités s’est ouvert à moi.

Une fois concrètement initiée à cette approche, je dois avouer que j’appréhendais la suite, car cela a reformaté, en quelques jours, tout ce que j’avais appris lors de mes précédents stages et ce que la majorité des professeurs de langue seconde faisaient dans leur classe. Je craignais de m’être exclue du cadre des programmes de FLS. Et pourtant, c’est le contraire qui s’est produit : au lieu de limiter mon horizon professionnel, le fait d’être formée à l’ANL m’a plutôt ouvert des portes que je ne soupçonnais pas, dont celle du gouvernement fédéral. En effet, tout juste six mois après mon entrée sur le marché du travail, j’ai été engagée par la Défense nationale pour enseigner auprès de militaires anglophones. Là-bas, je devais enseigner « conformément à l’ANL », l’équipe recherchant des enseignants compétents pour se joindre à leur projet pilote. Tous les enseignants avaient reçu la même formation que la mienne l’année précédente, et ce fut vraiment enrichissant de partager le fruit de nos expériences de classe avec des enseignants d’expérience en mesure de juger des avantages de la méthodologie d’enseignement désormais mise en œuvre.

Durant ce contrat, j’ai pu avoir un accompagnement dans ma pratique de l’approche, mais j’ai aussi pu mieux comprendre les rouages de la conception des unités pédagogiques spécifiquement élaborées pour l’ANL. Ce fut une expérience vraiment profitable qui m’a amenée à approfondir ma compréhension de l’Approche Neurolinguistique sur la base d’échanges concrets avec d’autres enseignants la pratiquant, comme moi, au quotidien, dans leur classe.

Plus récemment, identifiée en tant que praticienne ANL, j’ai été sollicitée pour enseigner à distance à LQF (Le Quartier français), une école de langue de Russie en voie de labélisation ANL. Avec un collègue québécois, nous avons monté une mini unité pédagogique sur le thème de la culture québécoise. Cela m’a donné l’occasion à la fois d’expérimenter l’efficacité de nos stratégies d’enseignement ANL pour les cours en ligne, mais aussi de réfléchir et de mettre en pratique de nouvelles conceptions pédagogiques. J’ai été agréablement surprise de voir à quel point l’ANL peut facilement s’adapter à l’enseignement en ligne. Travailler en équipe nous a, en effet, permis d’amener à un autre niveau nos réflexions quant à la problématique d’un enseignement en ligne conforme à l’ANL et de mesurer, encore une fois, le bien-fondé et la dimension universelle de nos conceptions pédagogiques. En outre, ce fut une occasion en or pour moi d’apprendre à connaître la culture russe, dont j’ignorais tout auparavant. Et cela d’une manière personnelle et sincère, car la forme que prend la phase orale en ANL permet un partage authentique qui nous donne l’occasion de vraiment apprendre à nous connaître les uns les autres.

Somme toute, l’ANL m’a amenée à vivre des expériences professionnelles qui m’ont permis de me réaliser en tant qu’enseignante, mais, au-delà, je sais que je porte désormais cette approche en moi, quoi que je fasse. Et c’est probablement pour cela que je n’ai pas été surprise lorsque, partie cette année à Madagascar pour y enseigner, l’équipe pédagogique de l’école où je me trouvais m’a demandé de préparer une formation pédagogique… et j’ai, bien sûr, immédiatement pensé à l’ANL!

Allison Gagné

Professeure de langue seconde

Ministère de la Défense nationale

Québec, Canada

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